Première rencontre [Pv: Lyne]

Après son bide total de la veille, Teruki n’avait pour ainsi dire rien à perdre : ses vêtements avaient été froissés, de plus il les avait porté pour rien et enfin les seuls affaires qu’il trouva furent pour ainsi dire… Les mêmes… Enfin à peu de chose près, il n’allait pas non plus jouer sur les mots -ou plutôt les habits- car cette fois était la bonne, le premier jour dans l’établissement. Un peu plus loin dans la journée, à savoir une trentaine de minutes, l’homme était fin près à affronter tous les gosses de riches qui devaient sûrement attendre avec impatience l’absence de leur professeur. Ce n’était pas comme si Teruki était contre mais dès le premier cours ça aurait peut-être fait un peu trop abusé, puis sa paye n’allait pas venir toute seule même si l’idée de planter un arbre à Yen lui avait déjà cent fois effleuré l’esprit. Enfilant une veste à la hâte, il sortit sans se presser après avoir jeté un regard assassin à son calendrier. Le professeur dévala les escaliers par petite foulée, enchaînant les marches deux à deux comme un enfant qui irait s’acheter une sucette, était-il donc si impatient que ça lui aussi ? Aucune importance, il arriva enfin au rez-de-chaussée où il franchit le seuil afin de se retrouver à l’extérieur de l’immeuble dans lequel il habitait. Ce n’était pas très chic mais ça avait le mérite de ne pas être miteux, toujours voir le bon côté des choses, du moins essayer de le faire.
C’est alors qu’un cruel dilemme vint rompre cette gaieté jusqu’à présent parfaite… Le professeur s’arrêta devant sa voiture, fallait-il vraiment la prendre ? Le lycée n’était pas si loin que ça et puis d’un côté cela lui permettrait de s’en griller une avant d’arriver, chose curieuse il s’était lui-même interdit de fumer dans le véhicule… Stupides habitudes parentales… Une rapide réflexion et le voilà déjà au volant de sa voiture, finalement arriver en sueur et en retard à son boulot ne l’attirait pas plus que ça.

Tout semblait se passer pour le mieux dans le meilleur des mondes mais la voiture s’arrêta soudain, un feu de signalisation ? Un piéton ? Non, les embouteillages… Tout compte fait il aurait peut-être mieux fait de partir à pied ou de prendre le métro, quoiqu’il n’avait même pas de plan, juste une adresse… Ah ça promettait d’être simple ! Lui qui était si prêt hier le voilà totalement désorganisé, faut dire qu’il fallait pas grand-chose –un calendrier par exemple- rien que cette pensée lui fit se claquer la main contre son visage en marmonnant des brimes de phrases compréhensibles de lui seul. Puis en fait valait mieux ne pas entendre ce qu’il venait de penser à haute voix au risque de devenir sourd. Après plusieurs minutes, ses inquiétudes se dissipèrent en même temps que le trafic redevint fluide, la prochaine fois il prendrait les transports en communs –à condition que les horaires correspondent bien sûr.
Ce n’est qu’après avoir tourné en rond autour du bâtiment sans le voir que le Professeur Nishima arriva enfin à distinguer ce qui était un Lycée, se garer fut un calvaire, tant pis pour les horaires il prendrait celle la plus matinale. Un bref regard à sa radio lui indiqua l’heure via l’écran digital, les cours n’avaient pas commencé, un soupire de soulagement vint accompagner la main qui lui servit à ouvrir la portière. Teruki s’avança, traversa le hall pour se retrouver dans un espace ouvert qui devait sûrement être la cour pour les poses d’une quinzaine de minutes qu’on autorisait aux élèves.

Il n’y avait personne, enfin juste quelques adolescents qui passaient par si par là, finalement l’homme douta sur la précision de sa radio, les cours n’avaient-ils vraiment pas commencé ? Oh ! Et puis au pire l’administration le convoquerait, fallait bien qu’elle serve à quelque chose. Il tâta sa veste au niveau de son torse, ouvrit la poche et sorti un paquet de cigarette –étonnant me direz-vous-, il la coinça entre ses deux lèvres puis porta une main en écran afin de l’allumer sans que l’ennemi juré du briquet ne puisse intervenir : le vent. Qu’importe ce que les élèvent pouvaient penser, on ne peut pas arrêter la clope du jour au lendemain et encore moins lorsqu’on n’en a pas envie. Teruki était là, au milieu de la cour à contempler cette luxure inutile de façade, tout semblait propre et inutile de préciser que les quelques chewing-gums collés par terre ne seraient sûrement plus là le lendemain. Entre deux bouffées il marmonna à lui-même :

- « Inutile… »

C'était difficile à croire, elle était face à l'entrée de ce lycée et la seule chose qui lui venait en tête. C'était qu'avant d'arriver ici, elle avait passer un moment avec son père, l'un de ces rares moment où elle pouvait le voir. Même à son age, sa famille restait importante.

Enfin elle avait fait son choix, suivre son propre chemin loin des yamadas, de son père et de cette vengeance.

Pour arrivée jusqu'ici, ça n'avait pas été si facile que ça en avait l'air... Non, elle avait au moins fait quatre fois le tour du patelin avant de trouver la bonne rue et l'entrée du lycée. Cet endroit où elle allait passé la plupart de son temps, à faire respecter les règles aux élèves. Ce qui était sûr c'est qu'elle manquait pas de motivation pour ça et qu'elle serait sans doute sévère de ce côté là, peut importe que les élèves soit Yamada, Teiketsu, rebelle, neutre,... Il n'y avait pas de différence face aux règles.
Lyne se décida a rentrer découvrant le hall, où quelques élèves faisaient des allez-venues constant comme si ils cherchaient quelques choses? leurs chambre ou leurs classes peut être... Son regard se posa instinctivement sur l'horloge dans le hall pour découvrir l'heure... dans quelques minutes les premiers cours devraient commencer. ça expliquait tout.

La jeune femme se dirigea vers la cour, découvrant ce petit endroit de tranquillité où les élèves se retrouveraient lors des récréations en général. La cour était vaste et ne manquait en rien de verdure... c'était agréable, un endroit comme celui-ci.

Elle continua son chemin et entendit une voix masculine prononcer un mot... Ce mot seul ne voulait rien dire pour Lyne, puisqu'elle ne pouvait pas deviner ceux qui semblaient inutile aux yeux du jeune homme et c'est justement pour le découvrir qu'elle se tourna face aux jeunes hommes pour lui adresser la parole.

"Qu'est-ce qui est inutile? ... "

Lyne suivit juste sa curiosité cette fois, en même temps c'était peut être parce qu'en tant que CPE, elle devait s'y intéresser? Difficile à dire, comme elle ignore de quoi il parle. D'un côté c'était peut être de sa cigarette, après tout, ça aussi c'était inutile. Malheureusement, elle était mal placé pour dire ça... puisqu'elle n'a pas totalement arrêté cette mauvaise habitude de fumer de temps en temps. Enfin, ce qui était sûr, c'est que l'inconnu n'avait rien d'un élève déjà, alors tout allait bien... D'ailleurs ça ne lui venait même pas à l'esprit de se méfier de cette personne. La raison était simple, il n'avait rien d'effrayant au contraire.

La jeune femme força un léger sourire pour se présenter comme il le fallait. C'était d'ailleurs ce qu'elle aurait dû faire en premier... avant de le questionner de cette façon.

"Excusez-moi, je me présente quand même, Je suis Lyne, la Conseillère Principal d'Education."

C'était étrange de se présenter de cette façon mais peut être que c'est ce qu'elle devrait faire pendant un moment... le temps de s'intégrer au lycée.

A peine eut-il fini cette petite réflexion intempestive qu’une voix tout autre que la sienne se fit entendre. D’abord étonné par le fait que quelqu’un puisse s’intéresser au pourquoi de sa remarque, Teruki fit enfin volte-face afin de voir la personne qui venait d’arriver. Il s’agissait d’une femme aux cheveux clairs, elle le regardait avec des yeux cobalts qui semblaient littéralement percer son visage d’albâtre, l’homme lui donnait vingt-cinq ans tout au plus, c’était si difficile d’évaluer l’âge des femmes. Difficile au point qu’il fallait mieux attendre qu’elles le disent, au risque de les vexer si vos estimations n’étaient pas juste et accessoirement de les flatter si vous étiez en dessous, des risques que le professeur avait cessé de prendre depuis plusieurs années –l’expérience parle en générale. Celle-ci se présenta comme la conseillère principale d’éducation de ce lycée, elle ne mentionna pas si elle était nouvelle ou non, Teruki en déduit donc qu’elle était ici depuis plusieurs années. La femme ne semblait rien lui dire quant à la présence de sa cigarette, d’un côté tant mieux au moins il ne l’aura pas gâché bêtement en voulant paraître discret au milieu d’une cour. L’homme s’empressa de lui répondre, lui rendant son sourire :

- « Nishima Teruki, nouveau professeur de sport. Ravi de faire votre connaissance. »

Il avait considéré sa question précédente comme une manière d’entamer le dialogue, une salutation indirecte en quelques sortes et très franchement lui expliquer ce qu’il trouvait inutile n’était pas une simple chose. L’inutilité de l’établissement, tous ces tapes à l’œil, il n’y était pas habitué, qu’importe au fil de l’année il ne les regarderait même plus. Levant la tête pour recracher la fumée sans la faire inhaler à son interlocutrice, enfin au moins en essayant de lui en faire respirer le moins possible. Il détestait les fumeurs qui soufflaient à même la tête des personnes à leurs côtés, c’était impoli, irrespectueux et en particulier sur les non-fumeurs qui eux n’avaient pas demandé à se bousiller la santé. Fumer, oui, obliger, non. Il rabattu son bras le long de son corps, celui tenant la cigarette et d’un geste fit machinalement tomber la cendre sur le sol. Teruki poursuivit sur une tonalité assez décontractée pour un premier jour, à croire que le stress d’arriver en retard s’était totalement dissipé :

- « Vous êtes ici depuis longtemps en tant que Conseillère Principale ? »

On l’avait prévenu des quelques turbulences au sein du Lycée, des remarques auxquels il n’avait pas vraiment prêté grande intention bien que les enjeux soient imposants. Quoiqu’on en dise, les Yakuzas étaient partout et les étrangers avaient tort de croire que seuls certains quartiers en étaient remplis. Non, ils étaient partout, tantôt furtif, tantôt à découvert selon les districts mais toujours présent, d’ailleurs on apprenait vite à les repérer dans la foule. Quelque part ils se ressemblaient tous, s’en était presque navrant. Teruki avait au moins eu le loisir de ne pas participer à leur jeu de gang, car il n’y avait aucun autre mot, une mafia c’est organisée les Yakuzas avaient beau essayer de le faire cela terminait toujours en bain de sang. Parfois ils feraient mieux de s’inspirer de leurs confrères Italiens.

[Désolé du retard ^^' ]

L’inconnue se présenta à son tour, comme le nouveau professeur de sport du lycée. C’était intéressant et pis c’était une discipline importante qui pourrait sûrement permettre à ce lycée de se détendre et de se défouler. Même si Lyne n’était pas une experte, elle sentait que le professeur en face d’elle, saurait se faire respecter des élèves. C’était important d’après elle.

La jeune femme détourna le regard durant un instant du jeune homme malgré les gestes du jeune homme pour éviter que la fumée de sa cigarette l’atteigne complètement, c’était déplaisant… quand on essayait d’arrêter. Enfin elle arrivait à comprendre les fumeurs au moins…enfin certains. Du moins c’est ce qu’elle se disait, peut être que des personnes avait commencer de la même façon qu’elle, d’autre pour se détendre, etc…Mais ça la rendait un peu folle de voir des cendres tomber sur le sol qui était presque totalement propre… Elle n’était pas maniaque mais elle n’aimait pas ça, c’est tout, surtout dans un lycée. Pourtant elle ne reprocha rien au professeur. Après tout il était nouveau alors elle n’allait pas déjà être « chieuse ».

Bref là n’était pas la question, puisque le nouveau professeur posa une question qui fit sourire de façon un peu moqueuse la jeune femme mais pas en mal évidemment ! Elle trouvait ça amusant que dés son premier jour on lui pose cette question… comme si elle avait été capable de parler comme une personne qui était là depuis longtemps ou alors était-ce juste le fait qu’elle ne l’est pas préciser. C’était plus probable. Lyne croisa les bars en répondant calmement au jeune homme.

« Non c’est mon premier jour, tout comme vous apparemment »

Décidément elle ne pouvait pas se taire, ces poings s’étaient petit à petit contractés. Pas seulement à cause du peu de fumée qui arrivaient jusqu’à elle, c’était encore ce problème de cendres au sol qui la perturbait un peu. Ce n’était pourtant pas si grave que ça…Enfin elle penserait à en parler à son interlocuteur plus tard… Ce n’était pas vraiment le moment d’être désagréable, surtout le premier jour.

« Vous vouliez être professeur de sport depuis longtemps ? »

Même si elle le montrait très peu, Lyne était intéressée par la réponse de Teruki. Elle était bien plus curieuse qu’elle ne se l’avouait… Enfin ce n’était pas à son honneur, à être trop curieuse, on apprend des choses qu’on ne devrait pas savoir. Comme les Yakuzas, elle aurait préférés ne jamais entendre parler d’eux… comme beaucoup de monde sans doute.
Enfin c’était loin d’être si importante dans le cas présent comme elle voulait seulement savoir si le jeune homme voulait depuis longtemps devenir professeur de port, notamment dans cette école.

Cette rentrée semblait être une de ces années où l’établissement remettait à neuf son personnel, une fraction de seconde Teruki pensa à son prédécesseur, qu’y avait-il dans cette école pour qu’il soit parti ? Dans un autre sens peut-être qu’il n’avait pas pris congé de son plein gré, ce qui était tout aussi probable. L’homme avait eut la chance de passer de Collège au Lycée, de Lycée au Collège et de parfois même faire le sport destiné aux écoles élémentaires, être sans revenu était vraiment trop stressant. Du haut de ses trente ans il ne lui était pour l’instant pas difficile de retrouver un emploi mais il allait tout de même falloir songer à se stabiliser quelque part, histoire d’assurer un peu plus ses arrières. L’information que venait de divulguer Lyne était pour le moins préoccupante, un nouveau professeur de sport, une nouvelle conseillère d’orientation… Préoccupante, certes, mais pas de quoi s’inquiéter du moins pour le moment, simple coïncidence sans doute. En tout cas cette question avait du bon comme du mauvais, elle avait eu le mérite de faire rire la femme en face de lui, Teruki lui rendit part un sourire amusé.

Soudain quelque chose n’interpella. Etait-elle agacée par cette réponse ? Les articulations de ses mains avaient peu à peu blanchi de part la pression que Lyne exerçait sur son poing, cette bonne humeur ne serait donc qu’apparente ? Ou bien, pour ainsi dire, fausse ? Le professeur s’était soudain remis en question, qu’avait-il bien pu faire ? Sa question l’avait peut-être blessé, allez savoir ce qui se passe dans la tête des gens… Ce n’est pas si facile que ça. L’homme ne voyait pas vraiment beaucoup d’autres possibilités au malaise de son interlocutrice, hormis la cigarette qui… Mais bien sûr ! Pour n’y avait-il pas pensé plus tôt… Tout en écoutant sa question, il scruta la cour en la balayant du regard, quel idiot il avait fait… Déjà que dans les rues seuls certains endroits étaient propices au tabagisme alors dans une école c’était tout bonnement inconcevable.
Teruki lui adressa une mimique gênée avant de se baisser tout en expirant le peu de fumée qui lui restait dans les poumons. Il racla dans la même lancée la pointe de sa cigarette contre le bitume afin de l’éteindre, se relevant l’instant d’après, il mit ce qui restait du bâtonnet dans le paquet situé dans sa poche –pas question de gâcher. Ces quelques secondes passées il répondit nerveusement :

- « Disons que mes parents voyaient un futur plus radieux pour leur fils, mon père et ma mère m’imaginaient dores et déjà en temps que grand artiste, grand docteur… Pour résumer tout ce qui aurait pu être « grand »… En fait, j’ai découvert ce que je voulais faire dans la vie assez tardivement, devenir professeur m’est apparu au fil des années et malheureusement une fois ma licence en poche j’ai eu beaucoup de difficultés à intégrer une école. »

Des « difficultés » quel mot, mieux que celui-ci, pouvait être utilisé pour spécifier les renvois ? En général les dirigeants des établissements n’aimaient pas vraiment l’image que pouvait renvoyer un professeur de sport fumeur, les enseignants d’Education Physique et Sportive étaient si nombreux qu’en trouver était un jeu d’enfant. Il réalisait alors qu’il compromettait à nouveau son emploi à cause d’une ridicule cigarette, marquant un temps Teruki continua comme pour justifier son récit précédent :

- « Excusez-moi, j’aurai dû regarder s’il y avait un panneau avant de me permettre de l’allumer… Je comprendrai que vous alliez voir le proviseur après tout vous feriez votre travail... »

De bien petites excuses à son goût mais il était difficile de faire mieux, déjà qu’elle avait eu la gentillesse de ne pas lui mettre dans les dents les réflexions qui devaient se bousculer dans sa tête. Puis fumer maintenant était totalement idiot, son haleine empesterait la cigarette pour son prochain cours, quoi de plus crédible pour un professeur que de sentir le tabac à plein nez. Lyne allait maintenant sûrement comprendre pourquoi il avait des « difficultés » pour obtenir ses postes... L’homme ne s’était rendu compte que trop tard qu’il était en face d’une personne ayant plus de pouvoir que lui, pourquoi ne lui avait-elle pas dit clairement de l’éteindre ? Dans un sens ce semblant d’initiative pouvait jouer en sa faveur, quoique…

C’était bien plus difficile qu’elle l’aurait pensé… cacher ceux que l’on pense aux autres surtout quand on ne peut pas s’empêcher de crisper els poings ou de laisser quelques mimiques apparaître sur le visage lorsque quelques choses cloche. Apparemment son interlocuteur avait su voir ceux qui dérangeaient la jeune femme… enfin presque. Au moment où il arrêta sa cigarette sur le bitume, elle ne pensait plus qu’à se cogner la tête contre une brique ou même un mur… enfin quelques chose qui fait bien mal pour oublier ça.

Enfin elle écouta le jeune homme expliquer comment ça lui était venu… de vouloir être professeur de sport. C’était admirable quand même, aller contre les espérances des parents pour décider seule de son avenir. Surtout que la tâche n’avait pas été facile pour lui d’après ce qu’il disait…
Il était difficile pour Lyne d’imaginer exactement tout ça… ce qu’elle comprenait le mieux c’était de suivre sa propre voie. Enfin ça devait être le cas pour beaucoup de monde.

La jeune femme regarde le sol un instant avant d’entendre le professeur s’excuser. Du coup ça l’interpella. Elle laissait ces bras retomber naturellement le long de son corps pour cette fois dire exactement ce qui avait pu la déranger pour qu’il n’y ait pas de problème non plus…

Lyne se demandait si il pensait vraiment ce qu’il disait ? Sur le fait qu’elle pouvait allez voir le proviseur, juste pour ça ? Elle commençait bien… mais bon c’était mal la connaître. C’était son premier jour, elle n’allait pas déjà chercher els ennuis mais surtout elle n’allait pas se plaindre d’une personne directement auprès du proviseur. Non, elle lui aurait dit avant si elle avait l’intention de signaler le proviseur, ceux qui n’étaient absolument pas le cas.
Qu’est ce qui avait pu laisser croire ça à Teruki ?

« Je n’avais pas l’intention de le dire à qui que ce soit. Je vous aurais juste avertis d’une chose. Même si je suis mal placé pour faire ces remarques étant donné que c’est mon premier jour. Mais ce n’est pas la cigarette en elle-même qui me dérange, c’est ce qu’elle laisse sur son passage…C’est la seule chose qui me faisait voir rouge. »

Au moins c’était dis, mais peut être qu’elle aurait dû le dire avant ? Heureusement les regrets n’était pas pour elle, elle assumerait ces erreurs peu importe les conséquences et pis elle savait très bien pourquoi elle avait décidé d’attendre avant de lui dire ça. Elle savait ce qu’elle faisait quand même.
Il fallait passer à autre chose et pis le temps passait…Du coup elle revenait sur l’ancien sujet…

« Qu’est ce qui vous a intéressez ici ? A moins que ce ne soit que le hasard »

Un léger sourire apparaissait sur son visage même si c’était de courte durée. Il y a bien longtemps qu’elle avait renoncé à ces sourires de joie, etc… D’ailleurs, elle n’avait pas l’intention de sourire constamment même si elle était vraiment contente de sa vie ici.

La jeune femme se rendait à peine compte que le professeur devait avoir des cours à donner et que de ce fait, il n’avait peut être pas de temps à perdre avec elle… Surtout qu’elle ne savait pas si il avait vraiment mal prit le fait qu’elle ne lui pas dit tout de suite ce qui la dérangeait avec la cigarette.

« Excusez-moi, vous avez peut être d’autre chose à faire que de parler avec moi »

C’était toujours comme ça, les premiers jours, elle ne savait pas comment se comporter. Si on peut dire ça. Lyne ne voulait pas avouer qu’elle détestait les premiers jours surtout en pleine année, c’est comme tomber comme un cheveux au milieu de la soupe… D’accord citation banale, c’est juste qu’on ne sait jamais où se mettre.

Sur ce coup, Teruki fut soulagé au moins il n’aurait pas de problème dès son arrivée, enfin ce n’était pas comme si rien ne s’était passé non plus… Puis dans un certain sens, désormais il savait à quoi s’en tenir : limiter la cigarette avec cette « Lyne ». Soudain un doute le parcouru, était-ce son nom de famille ou son prénom ? Elle ne s’était présentée que sous une seule facette de son identité, la convention voulait que l’on donne le nom d’abord mais celui-ci paraissait très court… M’enfin les exceptions existaient. L’homme n’était pas sûr de comprendre « ce qu’elle laisse derrière elle », parlait-elle d’évènements s’étant passer dans sa vie ? Un décès ? Un abus ? Ou simplement des mégots que l’on trouvait près des poubelles ? Décidemment Teruki trouvait Lyne agréablement spéciale en son genre, elle laissait toujours planer un petit doute au dessus d’elle qui cachait la moitié de son visage au monde extérieur un peu à la manière des nuages qui cachaient le soleil et privant une parcelle de lumière.

La femme décida de couper court au plus grand bonheur de son interlocuteur qui commençait à désespérer, quoi qu’il faisait il semblait s’enfoncer davantage et ses réponses sonnaient pour le moins ridicule compte tenu de la situation. Revenant sur le sujet initial « du comment du pourquoi » des premiers jours en ce Lycée, le hasard… Peut-être bien… Il fallait avouer que la place qu’on lui proposait était alléchante, quoiqu’un peu trop sûrement pour que ce travail soit parfait, de toute façon rien ne l’était :

- « Le hasard oui… Et surtout la recherche d’emploi,plaisanta-t-il. »

Cependant à peine eut il le temps de répondre que celle-ci rétorqua, le temps passait-il si vite ? Une montre lui aurait été bien utile mais il ne pouvait pas la sortir comme par magie d’un chapeau caché sous sa veste… Il devait s’être écoulé quoi, aller, disons cinq minutes tout au plus du moins c’est ce qu’il avait ressenti au fil de la discussion :

- « Entre vous et moi… Profitons du premier jour pour commettre des erreurs, après on ne nous les pardonnera plus. Il me semble que vous devez avoir plus de travaille que moi, Mademoiselle Lyne, vous vous occupez un peu de tout en tant que Conseillère moi seulement des quelques classes qui me sont assignées. »

Teruki avait osé le « Mademoiselle », en même temps il fallait bien qu’il en sache un peu plus, elle qui restait dans l’ombre… A tel point qu’on ne savait même plus si elle le faisait exprès ou non de garder ce voile devant son visage. Au pire elle le corrigerait, quoiqu’après cette histoire de cigarette il n’était plus vraiment certain qu’elle le lui ferait remarquer… Bien que ces précédentes paroles eussent des airs d’un habitué des nouvelles écoles et de la manipulation administrative, l’homme ne souhaitait pas non plus se voir attribué une étiquette de fraudeur. C’était simplement un des arguments dont il disposait pour ne pas terminer la discussion mais laisser le libre arbitre était toujours favorable pour ne pas dire obligatoire :

- « Enfin, si vous avez quelque chose d’important à faire… Je ne voudrais pas vous déranger non plus. »

A présent Lyne pouvait choisir, soit elle voulait ou devait partir et une porte s’offrait à elle, soit elle pouvait rester ici encore quelques minutes à parler de choses tout aussi inutiles que le décore composant la quasi-totalité de la bâtisse. Quelques secondes plus tard, comme pour qu’elle ait eu le temps d’y réfléchir, il rajouta en lui adressant un sourire :

- « Même si j’apprécierais vraiment en apprendre un peu plus à votre sujet. »

Elle se trompait encore, cela ne semblait pas du tout dérangé le jeune homme de parler encore, peut être parce que c’était le premier jour. De plus la question lui était revenue d’un coup… ce qui la laissait sceptique. Oui, elle avait sans doute des choses à faire en tant que CPE mais c’est son premier jour et elle ne sait pas par quoi commencer alors pourquoi pas en faisant connaissance avec certaine personne… Au moins en voyant les choses comme ça, elle pouvait continuer à parler avec le professeur. Et oui, elle ne pourra pas toujours caché que de parler avec cette personne la calmait beaucoup.

D’ailleurs le jeune homme insinuait qu’elle avait plus de travaille que lui… Hmm c’était une façon de voir les choses même si pour elle c’était juste deux postes différent. L’un consiste à savoir gérer une classe et leur apprendre tout ce qu’on peut leur apprendre. L’autre consiste surtout à veiller au respect des règles. Enfin elle n’allait pas débattre de ça, ils avaient chacun une place importante dans cette école, tout simplement.

Le fait qu’il l’appelle Mademoiselle Lyne la réveilla un peu… C’est vrai qu’elle ne lui avait donner que son prénom et que du coup le jeune homme ne savait peut être pas si il devait l’appelez oui ou non Mademoiselle. Amusant ? Non c’est juste erreur de sa part à elle qu’elle rectifia, non pas en disant son nom mais…

« Appelez moi Lyne, ça suffira »

C’était mieux ainsi d’après elle, de cette façon peut être que ça faciliterait la conversation. Elle ne sait pas vraiment mais c’est toujours plus convivial d’appeler une personne par son prénom.
Lyne garda en tête qu’une seule chose après un moment de réflexion sur els fonctions qu’elle prenait ici au sein de l’établissement : C’était le seul jour où les erreurs seraient permises.

« Vous avez raison, surtout que pour l’instant je ne sais pas vraiment par quoi commencer alors…Je suppose que je peux commettre l’erreur d’apprendre à mieux vous connaître »

Un léger sourire vint enfin apparaître sincèrement sur son visage comme si elle mettait de côté tout ces principes et ce mauvais caractère qui la définissait avant si bien.
Enfin ça ne l’empêcha pas de détourner le regard à la dernière phrase du jeune homme. On ne dira pas comme ça, mais elle peut être gênée pour peu de chose et comme toujours dans ce genre de situation, elle change de sujet.

« Vous voulez allez quelques part en particulier pour poursuivre cette conversation »

Après cette phrase son regard se reposa sur son interlocuteur, dépassant la gêne passagère précédente.

[ Avec toutes mes excuses pour le retard ^^]

Alors comme ça un simple tutoiement lui suffisait ? Quelque part c’était une bonne chose, enfin disons un avancement vers une autre forme de relation entre collègue. Bien que cela ne fasse que quelques minutes qu’ils se connaissaient, Lyne avait décidé que désormais son prénom serait son appellation et ce sans autres assortiments tels que des « madame » ou « mademoiselle ». Par conséquent le tutoiement était autorisé, non ? Au et puis à mort les us et coutumes, il y avait déjà de quoi s’arracher les cheveux en étant professeur, mieux valait ne pas chercher la petite bête lorsqu’un détail vous échappait. Intérieurement les réponses de son interlocutrice le faisaient sourire, si cela n’était pas synonyme de moquerie peut-être qu’il aurait osé l’afficher… Stupide usages linguistiques et moraux… « L’erreur de vous connaître » pourquoi le vouvoyait-elle alors qu’elle-même venait d’instaurer le tutoiement ? Simple précaution, du moins c’est ce qu’espérait Teruki.

Le professeur ne réalisa que trop tard l’effet de ses derniers mots, la timidité était une chose bien incontrôlable. Il percuta soudainement qu’il venait de s’immiscer un peu trop loin dans l’espace vitale de la femme en face de lui, il fallait qu’il range pour un temps cette franchise naturelle. Celle-là même qui l’avait mis dans la merde un nombre incalculable de fois. « L’erreur de vous connaître » cette phrase se répéta une seconde fois dans sa tête comme pour lui signaler une deuxième information, apparemment une marque de complicité et si ce n’était pas ça alors ce n’était qu’un simple sarcasme. Dans les deux sens Lyne avait le prendre –autant que Teruki- le premier jour à la légère, en même temps il fallait bien s’amuser un peu dans ce monde de fou.

En revenant sur sa réflexion passée, lui était parvenu a oublié cette timidité. Il se souvenait parfaitement les tremblements, les bégaiements et toutes ces choses qui l’accompagnaient à chaque fois qu’il devait aller faire un exercice ou sortir aller acheter des produits à l’épicerie du coin. Il fallait dire que son père avait eu une méthode miracle pour le débarrasser… C’était une des anecdotes que le professeur aurait préféré jeter de son passé, malheureusement les souvenirs dont on veut se séparer reste à jamais gravé dans la mémoire. Et dans un autre sens cela permettait à Teruki de ne pas replonger dans le vice de la timidité. Cependant là n’était pas le sujet, enfin pas tout à fait, disons que ce n’était pas l’homme qui était concerné par cette sensation en ce moment même. Tout à coup les dires de Lyne le surprirent -encore une fois me direz-vous-, la jeune femme venait d’occulter soudainement son émotion précédente. Décidemment les élèves avaient intérêt à faire attention si un bon matin il leur prenait l’envie d’aller faire un tour dans le bureau de la CPE, ça ne devait pas rigoler tous les jours.
Néanmoins il y avait de quoi rester songeur face à cette proposition, où voulait-elle aller ? Ils étaient tout deux bloqués dans l’établissement, non seulement par contrat mais aussi par la simple présence des cours de Sport et de l’Administration. Le professeur eut beau réfléchir il ne voyait vraiment pas ou Lyne croyait pouvoir aller. Teruki avait parlé d’une marge d’erreur et non de faire le mur ou de sécher les cours –à défaut que les élèves ne se gênaient pas pour cela.

- « Eh bien je ne crois pas qu’énormément de choix s’offre à nous…, il réfléchit un instant, S’il avait été pas loin de midi nous aurions pu aller manger avant les élèves comme le font certains mais il est encore loin d’être l’heure. Je crains fort que notre discussion ne soit écourtée d’ici quelques minutes. »

Sa dernière phrase sonnait d’une telle fatalité, la sonnerie n’allait pas tarder –si celle-ci n’était pas déjà passée sans se faire remarquer. Tôt ou tard il fallait qu’ils retournent à leurs tâches respectives. Oui car à l’évidence les cours avaient déjà commencé et la prochaine sonnerie viendrait d’ici une heure, Teruki détestait arriver en retard… De plus prétexter la maladie était peine perdu, il était en train de discuter avec Lyne en plein milieu d’une cour et des gens les avaient certainement dores et déjà vu :

- « Je crois que nous avons tout deux ratés le cher tintement de notre ami la sonnerie, constata-t-il quelque peu penaud. Je devrais peut-être y aller finalement, au risque que les élèves s’en aillent… »

Pour sûr, le professeur n’avait pas envie d’y aller, ni aujourd’hui, ni demain, ni l’an prochain. Le comble du travail c’est que rien que dans ce nom on entrevoit ce qu’il faut y faire : travailler. L’homme poussa un long soupire, après tout cela ferait peut-être du bien aux jeunes gens de se reposer le jour de la rentrée… Oh et puis il allait arrêter de ce poser des questions, y en avait marre à la fin… Les réponses de son interlocutrice allaient déterminer ses prochains actes, après tout elle était en quelque sorte juste après le proviseur adjoint…

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